Le troisième jour, je m’embarquai au port du Lavandou pour l’île de Port-Cros.
Ce devait être mon cinquième ou sixième séjour sur cette superbe île, entièrement classée en parc national.
Cette fois-ci, j’avais deux buts précis : voir le faucon d’Eléonore et observer le phyllodactyle.
Le premier est un faucon nichant sur les falaises méditerranéennes. Il est rare en France, mais assez régulier à Port-Cros au début d’automne (et il y nichait jusque dans les années 1960).
J’ai réussi à le voir du côté du fort d’Etissac (d’où on bénéficie une vue dégagée), planant haut dans le ciel. Un faucon de taille moyenne, aux ailes effilées, uniformément marron foncé (forme sombre).
Alors que je continuais à l’observer, un faucon pèlerin apparut, complètement excité, faisant des looping et piqué. Le faucon d’Eléonore s’éloigna lentement vers le sud, mais le pèlerin resta là un bon moment, en lançant des cris.
Mon deuxième objectif était un gecko (lézard nocturne aux doigts adhésifs) : le phyllodactyle. J’ai marché pendant pas mal d’heures dans la nuit et finis par l’apercevoir, courant sur une paroi rocheuse. Un petit gecko, dont la silhouette semblait trapue à cause de sa queue comprimée.
Pendant ma marche nocturne, j’ai pu dessiner une autre espèce de gecko, l’ hémidactyle. Nettement plus abondant que son cousin, il se distingue aisément par sa silhouette plus élancée et ses couleurs contrastées : rose-beige avec des rayures bien foncées.
Si le phyllodactyle est une espèce assez rare, réservée aux îles et quelques sites côtiers de la Méditerranée, le hémidactyle a une répartition très vaste : ayant su profiter des déplacements humains, il est même présent aux Etat-Unis. Cependant, cela ne m’a pas enlevé le plaisir de le dessiner.
Bientôt un petit bronze?
C’est bien tentant !
j’ai déjà fait un phyllodactyle il y a quelques années.
L’hémidactyle est plus élancé. Ce serait peut-être pas mal, une petite mise en scène : le coller sur un rocher…