Je fais la tournée des sites de mes premières observations autour de Paris. C’est en quelque sorte un pèlerinage de ces lieux, histoire de tourner la page pour passer à d’autres sujets…
L’autre jour, je suis allé dire « au revoir » à une forêt.
C’est une forêt avec des vieux chênes et hêtres, belles clairières… une forêt splendide au relief vallonné. Ce sont Vincent Vignon et Jean Chevallier qui me l’ont fait connaître.
Vincent nous a montré un beau terrier de blaireau. C’était au printemps 1987… Quelques semaines après, j’y suis retourné seul, dans l’espoir d’observer ces gros mustélidés noirs et blancs. Et je les ai vus. C’étaient mes premiers blaireaux. Des bêtes graphiquement superbes, attachants… des motifs rêvés pour dessiner et sculpter.
Depuis, j’ai marché, guetté, dormi dans cette forêt. J’ai rencontré, en plus de la famille de blaireau, les renards sur un autre terrier, la martre, le putois, les sangliers, la bécasse des bois à la croule, la hulotte chassant… Pour ainsi dire, c’est là que j’ai pu réaliser mes meilleures observations de la faune francilienne.
J’ai continué avec cette forêt jusque vers 2000. J’y suis retourné depuis deux ou trois fois. Je me rendais compte à chaque visite que l’exploitation forestière devenait de plus en plus intense. Les blaireaux ont déménagé, probablement dérangés. En prospectant les parcelles voisines, j’avais fini par trouver leur nouveau terrier.
Mais lors de mes récentes visites cet été, même ce nouveau domicile avait été déserté.
Il était temps pour moi de dire au revoir à ce site. J’espère que les blaireaux ont trouvé un autre lieu. J’espère que les martre, putois et hulotte continuent leur vie… Je ne m’inquiète pas pour les chevreuils et sangliers qui eux, continuent à prospérer.
Combien de fois j’ai dormi près de cet immense hêtre, mort et parasité par des champignons… mais encore debout. Les temps ont passé, cette forêt a changé, et je suis en vue d’explorer les nouveaux sujets. Ce jour-là, j’ai passé un bon moment à contempler et dessiner cet arbre. C’était pour moi, une manière de lui dire adieu.
Merci pour cette belle balade nostalgique Tsunehiko!
Merci d’avoir lu mon petit texte, Olivia!!
Une page se tourne …
Merci de nous d’avoir partagé ces moments privilégiés.
J’attends avec impatience la suite de tes aventures.
Merci Isabelle! J’ai en plan quelques sorties pour cet automne, notamment le brame du cerf en forêt de Rambouillet, le chat forestier dans l’Est francilien… ainsi que l’observation des espèces dites invasives, et des grands prédateurs.
Ces adieux sont bien superbes, mais pourquoi donc dire adieu. Cela m’inquiète sur le destin de l’homme … et de l’auteur!
Merci Muriel pour votre commentaire.
Je m’inquiète également au sort de cette forêt, bien riche en flore et faune. J’espère que les travaux vont cesser pour leur laisser la place…
Quant à moi, ne vous faites pas de souci: c’est simplement un adieu à la forêt que j’ai fréquentée depuis des dizaines d’années. J’ai d’autres sites à explorer maintenant!… cela a commencé avec le brame de cerf, je continue avec des espèces de champignon, que j’avais peu observées ou dessinées (croquis et textes prochainement sur ce blog!).