Cette année, j’avais un sujet que je voulais accomplir, aussi bien en croquis qu’en sculpture: le rut de lièvre.
De mars à avril, les lièvres se rassemblent dans un champ pour ce « rituel », appelé le bouquinage. La femelle (la hase) en chaleur défie les mâles prétendants. Elle court à tout vitesse, et celui qui saura être près d’elle (donc rapide et endurant) aura le privilège de pouvoir s’accoupler. Cet heureux mâle est appelé le « bouquin ».
A des kilomètres à l’ouest de Paris, je connaissais des champs et friches fréquentés par cet animal. Un jour de mi-mars, je m’installe dans un coin stratégique d’où je pouvais dominer les différents sites. Au bout de quelques minutes, j’ai repéré les lièvres tapis dans les herbes, et avec le soleil qui montait et chauffait, ils commençaient à bouger. La hase se mit à courir et tous les mâles l’ont suivi. Dans cette course, certains se bousculaient et se battaient comme des boxeurs.
Et soudain, tout le monde s’est calmé. La hase s’était immobilisée, un gros mâle était à côté, les autres un peu à distance. Le bouquin chassait avec violence un autre prétendant lorsque celui-ci s’approchait trop de la hase.
Une autre course s’est déroulée par la suite, et je fus satisfait de mes observations de la matinée.
Sur le chemin de retour, j’ai pu rencontrer une buse. Elle était perchée sur un fil électrique, en guettant les rongeurs ou taupes dans les herbes. Les alouettes chantaient dans le ciel, un brocard rentrait dans le bois après avoir dégusté les herbes grasses de champ.