Nous avons eu une belle opportunité en cette fin de printemps 2014: on nous a offert des billets d’avion pour Tunis. Nous avons décidé de partir fin juin, pour un séjour d’une semaine.
Je suis déjà allé là-bas, il y a fort longtemps. Des souvenirs: la chaotique Médina, avec ses souks folkloriques dans les ruelles en labyrinthe; les vestiges de Carthage, assez décevant; le musée Bardo, où se trouvent de superbes mosaïques…
J’ai retrouvé tout cela, sauf que depuis, il y a eu le Printemps Arabe: des fils barbelés et sacs de sable sur des endroits stratégiques (bâtiments administratifs, mais aussi certains musées), un rien de tendu dans l’air de la capitale.
De l’aéroport, on a pris le taxi pour notre hôtel, qui se trouvait dans un quartier populaire. De la fenêtre de notre chambre, j’entendais les cris de moineau. Je me suis aperçu que l’oiseau était bien plus sombre (le dessous noir) que son cousin parisien: le moineau espagnol, une espèce du sud.
J’ai retrouvé plus tard une colonie de ce moineau dans un parc. Ils nichaient tous dans un même arbre, en confectionnant des nids en boule, faits de paille. Une différence notable par rapport à son cousin d’ici, qui lui, niche dans des cavités.
Après notre visite dans la capitale, on a pris le train vers l’est, pour Sidi-Bou-Saïd. Une jolie station balnéaire, avec des maisons blanches et bleues azur, et ses marchands de souvenirs pour touristes.
Du jardin de l’hôtel, on pouvait admirer les eaux turquoises de la Méditrranée.
Toujours muni de mes jumelles, j’y ai vu la buse féroce (l’espèce locale, équivalente de la variable d’ici, et qui n’a rien de féroce) harcelée par un faucon crécerelle, le ballet des martinets noirs…
Et tôt le matin, lorsque les rayons de soleil commençaient à caresser la mer, ce fut le défilé de puffins cendrés: un défilé sans fin, des dizaines et des dizaines de ces oiseaux rasaient les vagues, en quête de nourriture.
A midi, pendant que ma femme visitait les magasins de faïence, je suis allé observer dans les jardins du village. En cette fin de mois de juin, le soleil frappait sans pitié, du coup même les insectes étaient peu visibles. Les oiseaux étaient silencieux, les végétaux fanés.
Mais j’ai bien fait d’insister: sur un muret, je découvris un petit être qui sortait sa tête. Aux jumelles, j’ai pu apercevoir l’allure trapue, les écailles brillantes aux couleurs sable avec des taches sombres: un scinque -une sorte de lézard-, plus précisément le scinque ocellé, une espèce méditerranéenne surtout présente en Afrique du Nord.
Il devait mesurer dans les vingt centimètres. Il se réfugiait parmi les pierres pour échapper à la chaleur étouffante. Pas évident de dessiner sous le soleil, mais la rencontre avec cette « spécialité locale » m’a enchanté.
Le lendemain matin, j’étais parti pour faire un tour dans les garrigues au bord de la mer.
Le soleil matinal était bien agréable, aussi bien pour moi que pour les petites bêtes: le lézard ocellé juvénile, l’algire (un lézard élancé, qui venait de perdre la queue, probablement pour échapper à un prédateur), les longicornes sur les fleurs… Même une tarente, le gecko méditerranéen, prenait son bain de soleil sur une petite pierre.
Et ce fut le retour à Tunis pour deux jours. Nous avons visité à nouveau la Médina, à marcher dans ses ruelles interminables. Le soir, nous avons goûté d’excellentes briques dans le quartier de l’hôtel, avec des pains frits et le thé à la menthe…
Dans les différents quartiers de la capitale ou ailleurs, nous avons été touchés par la douceur et la convivialité des Tunisiens. J’espère pouvoir un jour revenir dans ce beau pays.
Superbe reportage qui donne envie de découvrir ce pays !