Le marathon de dessin (Sketchcrawl en anglais) est un événement mondial destinés à tous ceux qui aiment dessiner sur le vif. La première session 2015 a eu lieu en janvier, à la Porte Dorée, où se trouvent le musée de l’Histoire de l’Immigration et l’Aquarium.
Comme je connaissais les lieux, je me disais il faut au moins une bonne journée (cette manifestation est très libre: on peut participer dans sa totalité -la journée-, ou partiellement, ne serait-ce qu’une heure). Je suis donc parti le matin, et commençais à repérer les motifs intéressants dans l’aquarium: deux, trois espèces que j’avais observées en Guyane, que j’ai croquées par nostalgie.
Ensuite, les choses sérieuses: les dipneustes à l’allure préhistorique, qui possédent des poumons. Le poisson-chat de l’Amérique du sud, le brochet-crocodile de Mississipi… Des êtres aux formes étranges, se déplaçant avec nonchalance dans un grand bassin.
J’ai continué avec les créatures bizarres et fascinantes. L’arapaima, l’un des plus grands poissons d’eau douce au monde, avec sa tête de crocodile. L’arowana, le carnassier argenté à la gueule béante.
Et cette tortue, que j’ai pris d’abord pour un morceau de bois: le matamata, une autre spécialité amazonienne. Sa tête et son cou étaient pourvus de petites excroissances, comme des verrues. Son nez se terminait en forme de tuyau. Ses yeux minuscules étaient pratiquement invisibles, ce qui augmentait l’impression d’un être non organique.
La tortue était complètement immobile. J’avais lu dans les livres spécialisés qu’elle restait ainsi au fond de l’eau et attendait patiemment qu’un poisson passa devant…
Je suis ensuite passé aux poissons marins. Ce fut aussi un festival de formes et couleurs, totalement inattendues, de la rascasse volante au poisson-perroquet, en passant par la blennie tropicale. Je remarquai un drôle de poisson ballon, le poisson porc-épic. Au Japon, il est appelé « le bonze aux mille épines ». Face à un danger il se gonfle, et ses épines couchées contre son corps se dressent, devenant ainsi une boule inattaquable.
Enfin, avant de monter aux étages supérieurs pour le musée de l’Immigration, je me suis concentré sur les grands clichidés, des lacs africains, avec leur bosse énorme sur la tête, ainsi que les raies d’eau douce d’Amazonie, brunes chocolat avec des taches blanches.