Dans le sud de Paris, il y a une forêt entourée de champs. C’est là où j’ai commencé à observer le busard saint-Martin, l’hermine ou le chevreuil… dans les années 1990. Avec d’autres sites, je m’y suis fait mes premières armes de croquis de terrain.
J’ai beaucoup d’affection pour cet endroit. Cependant, comme je convoite actuellement de nouveaux sujets, j’ai voulu y retourner pour compléter les observations et dessins du passé, en finir là: histoire de tourner la page, avant de passer à autres choses.
En ce début août, je m’étais donc installé en lisière, à guetter les chevreuils qui viendraient brouter dans le champ. Assis à côté d’un vieux chêne, jumelles et longue-vue à ma portée, j’étais prêt. Peu après, un brocard est apparu, puis une chevrette accompagnée de son faon.
Les chevreuils sont restés une bonne demi-heure, et disparurent dans la forêt.
Peu après, je vois débouler une silhouette rousse, filiforme, qui trotte dans le champ moissonné. Grandes oreilles et museau pointu, queue et corps élancés, allure vive: un renard était en chasse.
Il trotte ou marche, et avec ses oreilles en guise de radar, il s’arrête, puis fait un bond pour saisir quelque proie. A la longue-vue, je voyais que c’était un campagnol. En quelques minutes, il réussit à saisir deux rongeurs.
Je continuais à dessiner le renard, et quelle bonne surprise, soudain un grand rapace est apparu dans le champ de vision de mon télescope. Une buse variable, elle aussi attirée par l’abondance de proies. Elle avait un campagnol dans ses serres. Le renard ne fut nullement dérangé ou effrayé par ce vol de proximité: ils doivent se connaître et savent cohabiter dans ce milieu.
Le renard finit de traverser le grand champ et disparut, comme les chevreuils, dans les bois. J’ai attendu encore un moment mais je savais bien qu’après dix heures, la chance de surprendre les mammifères diminuait. Je rangeai tous mes matériels pour reprendre le chemin de retour.
A peine je commençai à marcher sur le sentier, j’entend une bête qui arrive dans les fourrées. Je m’immobilise, je regarde en direction des bruits: un animal sombre avec des taches claires sur la tête apparaît, traverse le sentier et s’en va courir dans les végétations… C’était un putois, un mustélidé plutôt nocturne. Je fus enchanté d’avoir observé ce petit chasseur, dont la rencontre reste rare dans la nature.
Quelle journée ! Superbes croquis de renard.
Merci Sylvain!
Oui, la journée fut bien fructueuse.
Trois jours après, j’y suis retourné: pas de renard, ni de putois…
Merci pour cette belle évasion « Nature ». C’est rassurant de la savoir ainsi vivante !!
Merci à vous. Oui, la nature est est toujours là, il faut être juste un peu patient pour s’en apercevoir.